MA DÉMARCHE ARTISTIQUE

 

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Ce ne fut ni long ni compliqué de trouver LA voie: Dès que j’ai versé de la sauce soya sur un grand carton que j’ai placé au sol dans mon premier cours en arts visuels au Cégep de Sainte-foy, j'ai eu une véritable révélation!

 

La sauce, sans que je sois intervenue d’une quelconque manière, a formé un personnage si réel, si vrai, si bien dessiné, son mouvement était si parfait que j’ai compris que le hasard serait mon meilleur allié. Je n’ai eu qu’à présenter ce fabuleux personnage pour que mon prof s’extasie. Si c’est pas un bon début ça...

 

Vous le devinez sûrement, notre professeur nous avait demandé de jeter ce que nous voulions (sauf de la peinture) sur le support de notre choix (sauf une toile). J’ai choisi la sauce et le carton. Ç’aurait pu être de l'huile sur du bois... Inspirée depuis toujours par les grands maîtres symbolistes tels Degas, Klimt, Gauguin ou Munch, ce type de pédagogie me laissait perplexe, du moins jusqu’à ce que je comprenne qu’il y avait là un processus de libération créatrice absolument essentiel au cheminement artistique.

 

Par la suite, libre de l’utiliser, j’ai jeté de la peinture sur toutes mes toiles pour enfin découvrir un univers extraordinaire de hasards étonnants, de formes harmonieuses et parfois même jumelées. Tout un monde s’ouvrait à moi. Jamais les formes que je découvrais ne concernaient autre chose que celles que l’on trouve dans la nature et, allez savoir pourquoi, ça ne m’étonnait pas. Jamais une maison n’apparaissait, jamais une voiture, un téléphone ou une table. Que des fleurs, des visages, des corps, des animaux, tous les animaux. Étant profondément spirituelle (loin des religions), j'ai perçu un lien direct avec la création de notre réalité toute en symboles, en courbes et en couleurs, en fusion et en harmonie.

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À cette époque-là (fin années 80 début 90) alors que j'amorçais mes cours universitaires, il y eut un hic à ma vocation artistique car je me suis sentie plongée dans un très puissant courant à travers lequel seule l’abstraction avait la cote. J’avais beau avoir partois l'intention de suivre le courant et être dans le vent (comme on veut tous le faire dans la vingtaine), c’était plus fort que moi, je voyais des symboles, des visages et des formes partout dans la matière et j'allais donc à contre-courant. 

 

Voici un poème (Je sais que c'est nunuche de présenter un poème mais ma rencontre avec Baudelaire a été si puissante que je ne peux en faire abstraction aujourd'hui) que j’ai lu alors que j'étais enfant, un poème merveilleux qui résume exactement ma conception de la réalité que je peins:

 

Correspondances

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Charles Baudelaire​

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La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent (…)

 

Oui, nous traversons une forêt de symboles. Tout n'est que profonde unité. Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Comme c’est bien dit, comme c’est vrai, comme c'est exactement ce que je ressens et ce que je peins. Je devais avoir 8 ou 9 ans quand j'ai lu Les Fleurs du mal et ce poème n'a jamais quitté ma mémoire.

 

Pour en revenir à mes études, les couleurs sur mes toiles étant parfois très belles, je parvenais à contenir la pulsion de souligner ce que j’y voyais. Alors j’ai trouvé un compromis qui me satisfaisait pleinement: je faisais de l’abstraction ET surtout de la figuration. Les choses n’ont pas changées depuis lors.

 

Encore aujourd’hui, c’est avec bonheur que je me place devant une toile où j’ai jeté de la couleur pour l’observer longuement afin que ma conscience s’imprègne de ce qui est là sous mes yeux et qui ne cherche qu’à exister. Dans le cadre de la mécanique quantique, les scientifiques ont découvert que notre réalité n’existe que lorsqu’il y a un observateur... 

 

Sous mon oeil et surtout ma conscience, les formes apparaissent les unes dans les autres, imbriquées, entrelacées et parfois si parfaites que j’avoue humblement que, parfois, je ne pourrais pas les reproduire. Comme la nature représentée, mes toiles n’aiment pas le vide. Un fouillis de vie s’éclate dans la lumière. Par là même, mes oeuvres parlent à l’inconscient collectif. Dernièrement, un journaliste, conférencier et auteur m’a écrit que mes toiles dépassent la simple peinture, qu’elles incarnent la création et le féminin sacré dans la plus pure et parfaite harmonie. Étant profondément spirituelle, je le ressens également de cette façon.

 

Comme la majorité des artistes, j’ai dû réaliser maintes commandes commerciales au fil des années, mais je peins mes tableaux symboliques par pure passion. Conséquemment, mon atelier est désormais si encombré que je crois qu’il est temps de laisser à chaque oeuvre le droit à sa vocation, soit celle d’être regardée et aimée.

 

Pour ce qui est de la technique employée, j’utilise surtout l’acrylique, parfois l’huile. Je n’obéis pas souvent aux règles de l’art. Seule l’harmonie compte.

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Je tiens à retranscrire ici un beau texte qui m'a fait très plaisir et qui m'a motivée, texte que j'ai reçu d'un journaliste, conférencieur et auteur très connu au Québec qui venait tout juste de voir mon site web, soit Monsieur Jean Casault: 

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``Tu es une artiste de génie, tes oeuvres dépassent la peinture. Elles expriment l'énergie de ton passé, de ton présent et prophétise un avenir sublime. Il y a, qui plus est, une grâce, une élégance qui sublime la féminité absolue qui émane de ta propre vibration. Jamais je n'ai vu autant de beauté pure pour illustrer le féminin sacré qui, tel le point central de la Création, est au coeur de tout ce que tu fais. Tout. Je suis content de te connaître. Je n'irai certes pas te féliciter et te dire bravo, ce serait d'une banalité déprimante. Je vais simplement te remercier d'être venue ici t'incarner dans ce cloaque pour répandre ta Lumière.`` 

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